Numéro 3, avril 2020

Publiée: 2020-04-23

Florian Meyer, Geneviève Lameul, Simon Bolduc

Alors que le monde traverse une crise sanitaire transformant les rapports humains et les rapports à la formation, ce numéro spécial propose de questionner la formation à distance et plus spécifiquement la téléprésence en enseignement supérieur. Les auteurs offrent des éclairages nouveaux en plaçant au cœur de leurs préoccupations la dimension humaine des activités d’enseignement et apprentissage synchrone et distant.

Matthieu Petit, Geneviève Lameul, Justin Taschereau

Face au caractère polysémique du terme téléprésence, cet article propose diverses définitions du concept et identifie des utilisations de dispositifs numériques en contexte de formation afin d’être « présent à distance ». Issus d’une démarche de recension systématique des écrits, les dispositifs de téléprésence recensés sont : les salles de visioconférence immersives, les robots de téléprésence, la réalité virtuelle et les hologrammes. Cette vue d’ensemble sur la téléprésence permet de mieux établir les paramètres d’un concept qui permet d’aborder la formation à l’ère du numérique se donnant bien souvent en ligne.

Béatrice Verquin Savarieau, Hervé Daguet

L’intégration des classes virtuelles synchrones modifie-t-elle la professionnalité enseignante et quelles sont les transformations qui en résultent ? Cette recherche réalisée auprès des enseignants dans le campus numérique Forse de l’université de Rouen illustre que les dispositifs de communication médiatisée rendent possible de nouvelles modalités d’intervention, en soirée et dans la cadre à ce qui pourrait relever du télétravail. C’est donc l’agir professionnel enseignant qui s’en trouve questionné, dans ses dimensions institutionnelles, épistémiques et ce qui fonde l’agir professionnel enseignant dans son expression, comme l’absence du corps instituant de l’enseignant.

Simon Bolduc, Matthieu Petit, Florian Meyer, Denis Bédard, Rana Challah

Les dispositifs technopédagogiques de type visioconférence sont des technologies émergentes de plus en plus utilisées en enseignement supérieur. Certains établissements d’enseignement investissent largement dans leur implantation et dans leur déploiement au service de la formation à distance. Mais qu’en est-il des usages qu’en font les formateurs? Qu’en est-il du rôle des conseillers/ingénieurs pédagogiques dans un tel contexte? Le présent article traite d’une étude réalisée dans le cadre du projet TOPIC (Téléprésence comme OPportunité d’Innovation dans la Conception de formation) tiré d’un travail conjoint entre l’Université de Sherbrooke (Canada) et l’Université Bretagne Loire (France). Il s’agit d’une enquête en ligne réalisée auprès de 174 formateurs des deux universités partenaires pour répondre à la question : « Quels sont les usages actuels, le niveau d’aisance et les attentes des formateurs face aux dispositifs technopédagogiques de type visioconférence? ». L’enquête fait ressortir que les dispositifs de visioconférence sont peu utilisés et que les formateurs sont peu formés à leur utilisation. Malgré tout, une majorité des répondants se dit à l’aise avec leur capacité d’enseigner avec le numérique. En termes de formations, il ressort de l’enquête que les formateurs privilégient des ressources propices à l’autoformation, à un accompagnement personnalisé ou à une combinaison de ressources et d’accompagnement.

Sonia Androwkha

Annie Jézégou est Professeure des Universités en Sciences de l'Education et de la Formation à l'Université de Lille (France), au laboratoire CIREL (Centre Interuniversitaire de Recherche en Education de Lille) et au département SEFA (Sciences de l’Education et Formation des Adultes). L’objet général de ses travaux porte sur les dimensions technico-pédagogiques et socio-pédagogiques qui permettent de favoriser l’autodirection des apprenants en e-Formation. Ses recherches sur la e-Formation ont notamment permis d’étayer au plan théorique le concept d’ouverture des environnements numériques d’apprentissage. Elles ont également contribué à modéliser le phénomène de la présence à distance en contexte d’e-Formation.

Matthieu Petit

Dirigé par Jean-Luc Rinaudo, « La téléprésence en formation » découle de la tenue en 2017 d’un symposium ayant regroupé des chercheuses et chercheurs de quatre différents pays (France, Belgique, Suisse et Canada) lors des rencontres du Réseau international de recherche en éducation et formation (RÉF). Composé de neuf chapitres répartis selon trois thèmes, l’ouvrage repose sur différents travaux de recherche s’intéressant à la téléprésence, et offre ainsi un vaste panorama de ce sujet phare pour la formation en ligne