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Revue internationale sur le numérique en éducation et communication
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de nouvelles technologies ne sont pas nouvelles. Elles ont émergé au cours des années 70 afin de venir en
aide à la population des pays en développement (Huang, 2013). Menées par les organisations internationales,
ces actions visent notamment à éviter l’exclusion numérique au profit de l’avènement d’une société numérique
inclusive (Mazet 2019). De façon générale :
La solidarité numérique renvoie à l’émergence d’une société nouvelle dans laquelle le citoyen du
monde, quel que soit son lieu de résidence, son niveau de revenu ou d’éducation, ses qualifications
professionnelles, son sexe ou son âge, pourrait disposer de toutes les facilités qu’offrent les
technologies de l’information et de la communication (TIC) (Loum, 2010, p.130).
Or, les actions de solidarité numérique en éducation comportent un aspect humain incontournable. En ce sens,
la solidarité se définit selon « un rapport existant entre des personnes qui, ayant une communauté d’intérêts,
sont liées les unes aux autres » (Larousse, 2022). Ce sentiment de responsabilité et de dépendance réciproque
en éducation a récemment émergé au niveau micro (enseignants, conseillers pédagogiques, chercheurs)
comme au niveau méso (services de soutien, établissements et ministère) et au niveau macro (aspect social
ou politique). Différentes formes de solidarité sont apparues pour permettre une continuité de l’éducation malgré
les mesures de distanciation et de confinement visant à endiguer la pandémie (Papi, 2021). Ces possibles
champs d’action collectifs, dynamiques et interdépendants sont marqués par la mutualité, la réciprocité, la
coopération et l’entraide.
Au cœur de ce questionnement, la recherche en éducation se penche sur les initiatives de solidarités
numériques au service de l’enseignement et de l’apprentissage en réponse aux enjeux de « continuité
pédagogique » et s’intéressent aux rôles joués par les acteurs, particulièrement les personnes enseignantes
ou apprenantes, dans le développement d’une culture de solidarité numérique en éducation.
Les articles de ce numéro rendent ainsi compte de dispositifs et de pratiques variés tout en décrivant les rôles
essentiels de chacun des acteurs.
Contenu du numéro
Ce numéro compte six articles de recherche, trois articles de praticiens et un article de discussions et débats.
Articles de recherche
Ana Joan Casademont, Nancy Gagné et Éric Viladrich Castellanas
1
se sont intéressés à l’impact formatif de
capsules de microapprentissage jumelées à une communauté de pratique en ligne. Ils mettent en évidence
que, tout en favorisant l’apprentissage des langues, les liens entre la recherche et le terrain contribuent à
l’émancipation numérique des enseignants par leur force collective. De même, Laury Bédard et Alain Stockless
2
signent un texte sur le déploiement d’une communauté d’apprentissage en ligne (CAL) en contexte de
développement professionnel d’enseignants du primaire. Son apport à la mobilisation du numérique dans la
pratique enseignante met en lumière la collaboration, la flexibilité et le modelage d’exemples d’usages du
numérique. Ces deux articles sont évocateurs de solidarités numériques qui émergent dans les communautés
1
https://doi.org/10.52358/mm.vi12.288
2
https://doi.org/10.52358/mm.vi12.292
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de pratique.
Au regard du soutien aux personnes apprenantes en contexte numérique, l’article de Marie Alexandre, Jacques
Roy, Jean Bernatchez, Naomie Fournier Dubé et Hélène Lahaie
contribue à mettre en relief deux aspects de
la solidarité numérique en action : l’accessibilité à des formations qualifiantes et l’engagement à la réussite
éducative. De multiples configurations du principe de réciprocité, lui-même porteur d’initiatives de solidarités
numériques structurantes, sont décrites.
En ce qui touche aux actions de solidarités numériques hors du contexte scolaire, la question des possibilités
pédagogiques des environnements numériques d’apprentissage (ENA) est abordée par Tom Humeau, Isabelle
Savard, Daniel Lemire, Pierre-Olivier Dionne, Gustavo Adolfo Angulo Mendoza, Patrick Plante, Anne Marie
Pinard et Jean-Sébastien Roy
dans une recherche-développement portant sur un ensemble de ressources
consacrées aux personnes souffrant de douleurs chroniques afin de les aider à mieux les gérer. L’outil Gérer
ma douleur est ainsi présenté comme un soutien pour les professionnels qui élaborent des contenus
pédagogiques.
France Gravelle, Marie-Hélène Masse-Lamarche, Julien Monette, Caroline Gagnon, Frédérique Montreuil et
Louis-Philippe Lachance Demers
se sont penchés sur les rôles, les pratiques professionnelles et les stratégies
de gestion des directions d’établissement d’enseignement et des gestionnaires scolaires qui ont implanté le
numérique. Le partage d’expériences entre praticiens a permis d’illustrer la fonction essentielle que joue le
leadership pédagonumérique des directions d’établissement d’enseignement et des gestionnaires scolaires
dans les succès entourant l’implantation du numérique dans les écoles du Québec.
Séverine Parent et Michelle Deschênes
explorent les répercussions du contexte de pandémie sur la variation
de l’engagement de membres du personnel enseignant. Dans un contexte d’adaptation de l’enseignement et
de l’apprentissage en raison du virage imposé vers la formation à distance (FAD), les résultats ont permis de
faire ressortir les ajustements successifs ayant eu lieu, les conditions technopédagogiques variables avec
lesquelles il a fallu composer, le soutien inégal offert par les parents ainsi que le sentiment d’isolement social
et pédagogique vécu par beaucoup. Malgré tout, il ressort une forme de continuité pédagogique, assurée par
les objectifs prévus dans les cours.
Articles de praticiens
Plus spécifiquement, Marie-Michelle Lemieux et Michel Lacasse
se sont intéressés à la stratégie pédagogique
du jeu sérieux en soutien aux personnes étudiantes dans l’apprentissage du et par le numérique. Afin de
rejoindre les besoins des personnes visées par le jeu sérieux, le texte met de l’avant l’équilibre entre le ludique
et le pédagogique, la mobilisation et l’organisation du travail multisectorielle, et la réflexion de chacun des sous-
comités à l’évolution du projet. Alain Stockless, Stéphane Villeneuve, Laury Bédard, Jérémie Bisaillon, Chantal
Tremblay et Diane Leduc
rendent compte du développement d’un outil d’autoévaluation des usages
pédagogiques du numérique en lien avec les processus cognitifs et les niveaux d’interaction. La boussole
https://doi.org/10.52358/mm.vi12.289
https://doi.org/10.52358/mm.vi12.287
https://doi.org/10.52358/mm.vi12.273
https://doi.org/10.52358/mm.vi12.290
https://doi.org/10.52358/mm.vi12.296
https://doi.org/10.52358/mm.vi12.297