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12, 2022
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Revue internationale sur le numérique en éducation et communication
© Auteurs. Cette œuvre est distribuée sous licence Creative Commons 4.0 International.
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Tableau 2
Exemples de produits de la solidarité numérique
Produits de la solidarité numérique Exemples
Logiciels et ressources éducatives libres Systèmes d’exploitation Open Source de la famille des
GNU/Linux, suite bureautique LibreOffice, navigateur Web
Mozilla Firefox/ ressources d’enseignement, d’apprentissage et
de recherche appartenant au domaine public
Publications scientifiques ouvertes (selon la voie
dorée, soit des revues ou des ouvrages en libre
accès dès leur publication, souvent sous licences
Creative Commons)
Médiations et médiatisations, Revue internationale des
technologies en pédagogie universitaire / International Journal of
Technologies in Higher Education, Enjeux et société
CLOM (cours en ligne ouverts et massifs, offerts
universellement et gratuitement)
J’enseigne à distance, J’accompagne mon enfant qui apprend à
distance, Le télétravail : enjeux et défis (Université TÉLUQ)
Réseaux de partage collaboratifs Wikipédia, RÉCIT (réseau québécois axé sur le développement
des compétences des élèves par l’intégration des technologies),
communautés d’apprentissage professionnelles (CAP)
Archivage (selon la voie verte, soit l’autoarchivage
ou le dépôt par l’auteur dans une archive ouverte)
Archive ouverte pluridisciplinaire HAL, OpenEdition (portail de
ressources numériques en sciences humaines et sociales),
Sémaphore (dépôt numérique de l’UQAR)
Note. © J. Bernatchez, M. Alexandre, N. Fournier Dubé, 2022. Inspiré de Aigrain (2005).
Les « communs » s’inscrivent dans cette logique de solidarité numérique.
La théorie des communs
Le néolibéralisme ambiant suggère l’idée que la propriété privée est l’horizon indépassable de l’économie.
Or, la théorie des communs vient bousculer cette « vision du monde ». L’idée n’est pas nouvelle toutefois,
mais elle est réinventée dans la perspective de la résistance au capitalisme de surveillance, voire au
capitalisme tout court. L’histoire se répète.
Selon plusieurs auteurs, le capitalisme naît au XVII
e
siècle du mouvement des enclosures.
L’une de ses manifestations physiques les plus voyantes [du capitalisme naissant] a été la mise
en place de clôtures – ou enclosures en Angleterre, où le processus a été le plus net et le plus
précoce – sur les terres que les familles paysannes travaillaient en commun [...]. Les terres
arables ont été regroupées, concentrées, transformées en pâturages, protégées par leurs
nouveaux propriétaires, des fermiers riches que ces expulsions brutales transformaient en
capitalistes à mesure que déclinaient les cultures vivrières, au profit d’une agriculture marchande
[...]. (Ravelli, 2019, paragraphe 18).
Chassés des terres qu’ils cultivaient, les paysans pratiquent alors le vagabondage et le braconnage,
sévèrement punis par des lois d’une rare violence qui ont comme conséquence de diriger cette main-