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11, 2022
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Revue internationale sur le numérique en éducation et communication
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Nous nous référons à la notion de hubs sociaux, définis comme « des lieux de convergence physiques
ou/et dématérialisés, disposant d’un nom ou d’une raison sociale et dont l’accès nécessite une
formalisation, au minimum par une inscription de soi-même ou d’une tierce personne » (Gobert, 2020).
Dans le cas qui illustre cet article, il s’agit de repérer ces caractéristiques citées ci-dessus et de s’interroger
autour des conditions d’apparition dans la formation, comment elles sont scénarisées dans un moment
crucial de la vie d’un étudiant : le passage à la vie active.
LES ESPACES ET SYSTÈMES D’ÉCHANGES
Le formateur propose pour dispositif un programme blended learning au sens de Charlier, Deschryver et
Peraya (2006), en combinant « une ou plusieurs des dimensions suivantes : en ligne/hors ligne,
individuel/collaboratif, contenu formel/informel, théorie/pratique, etc. ». En tant que formateur devenu
concepteur, il manie également le pragmatisme du modèle IMAIP
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de Lebrun (2004). Mobiliser le modèle
IMAIP, lors de trois productions, apparaît pour le formateur comme une nécessité notamment pour rendre
actifs les apprenants. Ainsi, il envisage une mise en œuvre progressive de lieux de convergence, disposant
d'une raison sociale et dont l’accès nécessite une formalisation, ce qui selon Gobert caractérise un hub
social. Les apprenants sont en situation de découvrir, de s’approprier puis de développer progressivement
un groupe coopération, toujours selon Lebrun (2004). Pour transformer ce groupe coopération en hub
social, et durer au-delà de la formation, nous retrouvons, dans la construction du formateur, des espaces
d’échanges tout au long de la formation. Cette construction comprend une diversité des espaces
d’échanges, de réflexion individuelle ou collective telle que l’entendent Nowakowski et Cotton (2021). Dans
ce dispositif de formation à distance, la multiplicité et la diversité des productions contraignent les
apprenants à occuper des espaces adaptés à leurs besoins. Ainsi nous attendons que les apprenants à
distance passent par « le feu de camp » pour réfléchir en petit groupe, dans un endroit de coopération et
de collaboration. Dans « le feu de camp », les étudiants peuvent apprendre à se concentrer tout en
interagissant avec les autres. Dans un nouvel espace, « la scène », ils trouvent un lieu de présentation au
groupe. « La scène » est aussi une agora, une « place publique », un forum. Les étudiants donnent leurs
avis et apprennent aussi à écouter l’avis des autres. Pour la concentration individuelle, les étudiants
s’abritent dans « le nid ». Ils y trouvent un endroit calme, où ils peuvent procéder à l’intériorisation de ce
qui a été observé et expérimenté. Pour dialoguer entre pairs, ils se rendent à « l’oasis ». Il s’agit d’un
espace informel, un endroit de passage où l’apprentissage se fait par la conversation. Ainsi, la
compréhension avance par l’interaction sociale. Pour produire, faire le lien entre théorie et pratique, les
apprenants expérimentent au « labo ». Enfin, pour compléter leurs connaissances, les apprenants
reviennent aux « sources ». Ils y trouvent des journaux, des livres et, dans notre cas, des ressources
numériques.
Cette communication étudie ainsi la construction d’un hub social à travers une diversité d’espaces.
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IMAIP : Information, motivation, activités, interaction, productions