
revue-mediations.teluq.ca N
o
9, 2022
75
© Auteurs. Cette œuvre est distribuée sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International.
Revue internationale sur le numérique en éducation et communication
peut favoriser la création d’expériences qui se rapprochent du monde réel par la simulation, notamment.
Par exemple, l’utilisation d’un simulateur de vol peut amener un ou une pilote en formation à réinvestir ses
savoirs dans des situations plus complexes et réalistes.
L’adaptation et la personnalisation des évaluations aux besoins des apprenantes et des apprenants
sont souvent évoquées dans les écrits (Audet, 2011; Csapó et al., 2012; Ghouali et al., 2020; Redecker et
al., 2012; Stödberg, 2012; Xanthou, 2013). D’une part, le numérique permet une adaptation de façon
dynamique du contenu, du niveau et du rythme de l’évaluation en fonction des objectifs, des
connaissances et du profil général de l’apprenante ou de l’apprenant. Par exemple, l’utilisation d’un jeu
sérieux peut proposer des activités différentes en fonction des choix de la joueuse ou du joueur. D’autre
part, le numérique peut permettre d’atténuer certaines contraintes (distance, temps, condition physique ou
psychologique) comme l’utilisation d’un logiciel de reconnaissance vocale pouvant soutenir la lecture d’une
apprenante ou d’un apprenant dyslexique.
Selon plusieurs autrices et auteurs, le numérique favorise l’interaction entre les apprenantes, les
apprenants et l’enseignante ou l’enseignant (Audet, 2011; Berridge et al., 2012; Cubero-Ibanez et al.,
2018; Gikandi et al., 2011; Hodgson et Pang, 2012; Lafuente Martínez et al., 2015; Olofsson et al., 2011;
Sweeney et al., 2017; Timmins et al., 2016; Xanthou, 2013). Sweeney et al. (2017) constatent notamment
que le numérique facilite des moments d’échange à propos du processus d’évaluation. Par exemple, un
forum en ligne permet de discuter des critères d’évaluation. De plus, dans leur recherche Berridge et al.
(2012, p. 75) constatent que les outils numériques rendent la classe plus « interactive » et « sociale ».
Utilisé adéquatement, le numérique peut effectivement favoriser la collaboration et la communication entre
les apprenantes et les apprenants. Il suffit de penser aux logiciels de traitement de texte qui permettent de
faire un suivi des modifications parfois même en temps réel.
Le numérique peut encourager la collaboration et la communication entre les évaluatrices et les
évaluateurs (Csapó et al., 2012). Bien que cet aspect soit peu abordé dans les écrits, il reste pertinent,
puisque cette collaboration peut servir la validité de l’évaluation (Gikandi et al., 2011). De plus, le
numérique peut être utilisé afin d’échanger au sujet de l’évaluation et de partager des informations aux
professionnelles et professionnels de l’éducation. Le numérique pourrait également permettre de cocréer
des évaluations. Par conséquent, cette pratique s’inscrit dans les exigences du référentiel de compétences
professionnelles de la profession enseignante du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur
du Québec (MEES, 2020). En effet, les enseignantes et enseignants sont appelés à s’engager dans un
processus de développement professionnel et à collaborer à l’aide du numérique. Par exemple, l’utilisation
des médias sociaux peut faciliter le partage de ressources quant à l’évaluation.
Un des aspects les plus souvent évoqués dans les écrits sur l’évaluation numérique est la collecte et la
documentation des traces de l’évaluation (Csapó et al., 2012; Danniels et al., 2020; Lafuente Martínez
et al., 2015; Mettiänen, 2015; Redecker et al., 2012; Spivey et McMillan, 2014). En effet, le numérique est
utilisé afin d’observer de façon continue la progression des apprenantes et des apprenants (au niveau
individuel et au niveau du groupe). Il permet de récolter et de classer une grande quantité d’informations
sous différentes formes. Par exemple, une plateforme numérique d’apprentissage peut permettre de
récolter certaines informations sur une apprenante ou un apprenant : temps passé sur la plateforme,
ressources consultées, etc. Une fois l’information recueillie, le numérique peut faciliter l’interprétation et
le jugement de l’évaluation (Audet, 2011; Crisp, 2011 ; Ladage, s.d.; Lafuente Martínez et al., 2014).
Dans ce contexte, le numérique est utilisé pour analyser les traces de l’évaluation. Par exemple, un jeu-
questionnaire en ligne peut permettre d’analyser le taux de bonne réponse d’un groupe en temps réel.
Pour Audet (2011), l’accès à une grande quantité d’informations et l’analyse de traces implicites (p. ex.