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Usagepédagogiquedelavidéo
etvulgarisationscientifique
EntretienavecLaurentTurcot
Educationaluseofvideoandpopularizationofscience:
InterviewwithLaurentTurcot
Usoeducativodelvideoydivulgacióncientífica:
EntrevistaaLaurentTurcot
https://doi.org/10.52358/mm.vi7.214
Baptiste Campion, chargé de cours
Institut des Hautes Études des Communications Sociales (IHECS), Belgique
baptiste.campion@galilee.be
Claire Peltier, professeure adjointe
Université Laval, Canada
claire.peltier@fse.ulaval.ca
RÉSUMÉ
Cet entretien avec l’historien Laurent Turcot vise à cerner la manière dont un enseignant
aborde la vidéo dans son activité d’enseignement comme dans une activité de vulgarisation à
destination du grand public sur la plateforme YouTube. Cet entretien se centre en particulier
sur la manière dont Laurent Turcot en est venu à la vidéo et aborde la conception, l’écriture,
la réalisation et la réception de ses capsules vidéo.
Mots-clés :
vulgarisation, communication éducative, vidéo, YouTube, énonciation,
magistralité
ABSTRACT
This interview with the historian Laurent Turcot aims to identify how a teacher approaches
video in his teaching activity and a popularization activity intended for the general public on
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the YouTube platform. This interview focuses mainly on how Laurent Turcot came to video
and discussed his video clips' design, writing, production, and reception .
Keywords:
science popularization, educative communication, video, Youtube, enonciation,
magistrality
RESUMEN
Esta entrevista con el historiador Laurent Turcot tiene como objetivo identificar la forma con
la que un docente aborda el vídeo en su actividad docente, así como en una actividad de
divulgación destinada al público en general en la plataforma YouTube. Esta entrevista se
centra en particular en cómo Laurent Turcot llegó al vídeo y analiza el diseño, la escritura, la
producción y la recepción de sus videoclips.
Palabras clave:
divulgación, comunicación educativa, video, YouTube, enunciación, curso
magistral
Si le monde de l'enseignement supérieur et de la formation investit de plus en plus la vidéo comme
dispositif pédagogique, force est de constater qu'il s'agit d'un média avec lequel les universitaires,
principalement issus du monde de l'écrit, sont relativement peu familiers. Pourtant, différents travaux
montrent que les aspects discursifs et langagiers, c'est-à-dire la façon de construire la relation avec le
récepteur et de s'adresser à lui, influent potentiellement sur la réception des capsules vidéo, sur la manière
de percevoir le dispositif global de formation et sur les opérations cognitives qui pourront être menées à
partir de ces dispositifs médiatiques (voir, par exemple, Peltier et Campion, 2018). La maîtrise de cette
construction discursive et langagière par les enseignants, dans une perspective spécifiquement adaptée
à l'apprentissage, apparaît donc comme un enjeu particulièrement important pour le développement de
ces dispositifs, et pose clairement la question de leur formation à ceux-ci.
Dans ce contexte où la vidéo n'est pas encore envisagée de manière large comme un dispositif
d’apprentissage parmi d'autres auquel sont spécifiquement formées les équipes d’enseignement, on peut
faire l'hypothèse que la manière d'élaborer de telles capsules relève le plus souvent, au moins en partie,
de la reproduction/adaptation de modèles magistraux issus de l'enseignement « traditionnel », enrichi de
nouvelles pratiques émergentes pouvant servir de modèles. Parmi celles-ci, on notera notamment la
multiplication de vidéos de vulgarisation sur des plateformes de partage comme YouTube, qui, pour
beaucoup, semblent se conformer à des règles de mise en forme spécifiques, comme la recherche de
formats courts ou l'exposé face camera.
Dans le cadre de ce numéro thématique, il nous a semblé intéressant d'interroger les modes de
construction (discursive et filmique) et d'interpellation de l'apprenant dans les vidéos à vocation
pédagogique par le prisme d'initiatives destinées au grand public, en dehors de tout dispositif de formation
formel. C'est dans ce contexte que nous avons rencontré Laurent Turcot, historien, professeur à
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l'Université du Québec à Trois-Rivières (Canada) et vulgarisateur sur YouTube
1
. Comme la plupart des
professeurs de l'enseignement supérieur, il a été amené, dans le cadre de la pandémie de COVID-19, à
s'appuyer sur les possibilités offertes par la vidéo pour assurer ses enseignements à distance. Mais cette
pratique de la vidéo a la particularité de s'insérer dans une pratique plus ancienne à travers la production
de nombreuses capsules de vulgarisation à destination du grand public
2
. Nous l'avons donc interrogé sur
cette double expérience de vidéaste et d'enseignant, en nous centrant plus spécifiquement sur la manière
dont il envisage les aspects langagiers et discursifs de sa production vidéo et les effets de ces choix sur
les destinataires
3
.
BAPTISTE CAMPION :
Vous êtes à la fois enseignant et vidéaste de vulgarisation sur YouTube. Nous
vous avons sollicité pour cet entretien pour bénéficier de votre regard et de votre expérience de
praticien sur la manière d'employer la vidéo à des fins éducatives. On peut notamment se
demander dans quelle mesure ce qu’on pourrait appeler le « modèle » YouTube influe sur les
enseignants de l’enseignement supérieur amenés à développer des capsules vidéo, alors que cela
est loin d’être leur spécialité première.
LAURENT TURCOT
:
Bien humblement, c’est un ensemble de déceptions vécues dans le cadre du métier
d’enseignant et de chercheur qui m’a appelé à me renouveler. On se dit toujours qu’on ne cesse de
reprendre et d’approfondir ce sur quoi on a travaillé, et j’avais envie de faire quelque chose de différent,
notamment dans le cadre des nouvelles formes de médiation qui se développaient. Il y avait le podcast
(balado, au Québec), le blogue qui semblait appelé à mourir petit à petit, et les réseaux sociaux qui ne
permettaient pas d’entrer au cœur des choses. Je m’intéressais par ailleurs au travail de vidéastes de
vulgarisation historique, comme Manon Bril ou Benjamin Brillaud
4
sur YouTube. De l’autre côté, il y avait
mon enseignement qui s'adresse à de petits groupes de 30 à 60 étudiants. Pour l’utilité publique, on peut
se demander si cela donne au propos une portée suffisante en regard des mass medias à forte audience
comme la télévision ou la radio. Mais en matière de vulgarisation, ces médias ne sont pas nécessairement
les meilleurs, notamment parce qu'ils se basent souvent sur des études anciennes qui ont parfois été
remises en question depuis, ou simplement dont les conclusions ont été creusées davantage par de
nouvelles recherches. Sans compter les formats imposés qui empêchent souvent de développer le propos,
comme j'avais pu m'en rendre compte avec des chroniques que j'avais réalisées pour la radio.
Face à cette envie inassouvie de pouvoir prendre et traiter un sujet en entier comme je pourrais le faire
dans un cours, mais à destination d'un auditoire large, grand public, notamment dans le but de servir à
faire évoluer certaines mentalités, je me suis dit que peut-être il fallait que je refonde ma pratique à côté
de mon travail scientifique jusqu'ici caractérisé par la production d'articles scientifiques et d'ouvrages. En
obtenant ma titularisation à l’Université du Québec à Trois-Rivières, j’ai pu m’éloigner de la pression du
« publish or perish » et m’interroger en vue de refonder ma pratique d’enseignement.
1
Il est l'animateur de la chaîne YouTube L'histoire nous le dira, créée en 2017 et comptant actuellement près de 240.000 abonnés.
https://www.youtube.com/c/LHistoirenousledira
2
Au moment où nous avons réalisé cet entretien, il avait réalisé et publié sur sa chaîne plus de 220 capsules vidéo sur de nombreux sujets
historiques, chacune faisant de 5 minutes à plus d'une heure.
3
Nous remercions Maximme Grenier, étudiante à l’Université Laval, pour la transcription de l’entretien.
4
Ils sont, respectivement, les animateurs des chaînes C'est une autre histoire (https://www.youtube.com/c/Cestuneautrehistoire) et Nota Bene
(https://www.youtube.com/user/notabenemovies).
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Je venais de finir un grand cycle de recherches sur l'histoire des sports et des loisirs et de publier un livre
qui était une synthèse allant de la préhistoire au 21
e
siècle (Turcot, 2016). Je me suis rendu compte que
j'étais à l'aise dans la réalisation de dissertations historiques même quand je dépassais ma période de
prédilection. Je savais comment dire les choses, j’enseignais depuis une quinzaine d’années environ. J’ai
alors écrit à Benjamin Brillaud pour lui dire à quel point j’aimais beaucoup ce qu’il faisait, et nous nous
sommes rencontrés à Montréal durant l'été 2017. Je lui ai proposé un script sur les Jeux olympiques de
Berlin en 1936. Cette vidéo a d’ailleurs très bien fonctionné (je pense qu’elle a fait 300 000 vues très
rapidement). Pensant que je pouvais creuser un peu plus, j'ai écrit un deuxième puis un troisième script.
En décembre 2017, je me suis lancé, un peu sur un coup de tête, et j’ai choisi un nom de domaine qui me
semblait bon : L’histoire nous le dira.
J’ai écrit à Benjamin Brillaud pour lui dire que je lançais ma chaîne et lui demander ce qu'il fallait comme
matériel, en mentionnant le budget que je pouvais y consacrer (environ 2000 $). Je me suis alors acheté
une caméra, une prise de son, des lumières, un trépied, etc., mais je ne maîtrisais absolument pas ce
matériel. J'ai alors réalisé une bande-annonce qui s’est révélée être une catastrophe : la caméra bougeait
sans arrêt, l’éclairage était mauvais, etc. Cela m’a pris environ deux ans pour être au point sur le plan
technique. Je n’avais pas l’habitude de tout ce matériel, à l'inverse de Benjamin qui était cadreur et venait
du milieu de l’image.
Je me suis rendu compte que je pouvais utiliser les chroniques que j’avais faites ailleurs, les refondre, les
écrire. Cette activité me permettait aussi d’obtenir un retour sur ce que je faisais, même si YouTube
n’implique évidemment pas un succès instantané. Même quand une vidéo a du succès, ça ne veut
absolument pas dire que cela va se pérenniser. C’est que j’ai compris qu'il faut « nourrir la bête » comme
on dit dans le milieu des vidéastes. J'ai trouvé dans ce milieu une collégialité qui parfois « faisait défaut »
à l’université, du fait de la concurrence entre collègues. Les vidéastes s’aident les uns les autres,
collaborent, etc. C’est ce que j’ai fait avec Benjamin, et ces collaborations ont fait croître le public de la
chaîne assez rapidement, même si cela est à nuancer : j'avais peut-être 5000 abonnés après la première
année et des vidéos qui recueillaient quelques centaines de vues. Ce n’était pas énorme compte tenu du
fait que l’on ne peut pas « monétiser » les vidéos quand on n'a pas assez d'abonnés. Je me suis alors
dit que j'allais travailler sur le fond et sur des séquences qui me plaisent à moi, contrairement à certains
vidéastes qui font systématiquement des vidéos pensées pour « maximiser » l'audience. Je voulais faire
des vidéos pour plaire à ceux à qui je voulais m’adresser, c’est-à-dire le public universitaire, les étudiants.
Je pense que ne pas faire du mainstream a été une très bonne idée.
BAPTISTE CAMPION :
Si je vous comprends bien, la liberté que vous avez pu trouver est un des
facteurs de votre motivation. Est-ce une liberté thématique (traiter de ce qu’on a envie) ou de format
et de construction (le traiter comme on en a envie)?
LAURENT TURCOT
: C’est une question intéressante. En fait, ce sont les deux. En histoire, le domaine de
recherche nous cantonne le plus souvent à une grande période. Je suis moderniste, donc ma période de
prédilection va, globalement, de la Renaissance à la Révolution française. J’ai étendu un peu la période
pour traiter, d’une part, de « l’automne du Moyen Âge », comme le disait Huizinga et, d’autre part, du début
du 19
e
siècle. Avec mon livre sur l'histoire des sports et des loisirs, je me suis décloisonné, et c’est cette
tendance ce que j’ai poursuivi dans mes vidéos. Mais cette liberté existe aussi du point de vue du temps
que l’on peut consacrer à la présentation de son sujet. Une chronique à la radio ou à la télévision ne dure
qu’entre deux et dix minutes. Il arrive donc qu'on n’ait pas le temps de traiter l’intégralité de notre sujet.
Aborder dans mes vidéos les thématiques que je choisis, en y consacrant le temps que j’estime
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nécessaire, m’offre une liberté totale. De manière amusante, cela ressemble beaucoup à la liberté
universitaire. La liberté des professeurs qui peuvent parler de ce qu'ils veulent dans leur cours est similaire
à celle des vidéastes de vulgarisation. Pour cette raison, j'ai trouvé très naturel ce passage de
l’enseignement avec mes étudiants à la vulgarisation et à la transmission de connaissances au grand
public.
CLAIRE PELTIER :
Pour autant, la finalité est-elle la même? Y a-t-il, à travers la production de vidéos
de vulgarisation, une finalité autre que celle de plaire aux étudiants?
LAURENT TURCOT
: Vous faites bien de le relever : ceux qui disent qu'un professeur ne cherche pas à
plaire aux étudiants sont des faussaires et des menteurs! Cela est nécessaire parce que pour que les
étudiants accrochent au sujet, il faut que le professeur leur plaise. Je ne parle pas de l’aspect physique,
mais de la présentation de l’argumentation. J’y crois fondamentalement et je souhaite autant transmettre
des connaissances fondamentales que plus spécialisées avec deux publics en tête. En effet, je m'adresse
autant aux étudiants qui rentrent au baccalauréat (licence en France) et qui ont un intérêt très marqué pour
l'histoire qu’au public de YouTube qui ne se considère pas nécessairement comme intéressé par l’histoire.
Je pars de l’idée que si on ne leur offre pas cette connaissance, ils ne pourront pas savoir s'ils l'aiment ou
non. Il faut qu’il y ait une offre, aussi diversifiée que possible, qu’il y ait des vulgarisateurs scientifiques
prêts à faire des « niaiseries » en racontant l’histoire et, d’un autre côté, des gens qui la racontent comme
on le fait à l’université. Cela permet de vulgariser puis de démythifier le domaine en montrant que
l'université, ce n'est pas travailler sur des questions incompréhensibles. Ma série sur la Révolution
française, qui dure trois heures, a atteint deux millions de vues. Or c’est simplement un cours universitaire
que j’ai adapté avec les moyens techniques de YouTube. Si les gens ont ailes trois heures de la vidéo,
ils pourraient suivre un cours universitaire. À l’Université du Québec à Trois-Rivières, je fais la même
chose, mais en quarante-cinq heures, donc avec la possibilité d’approfondir beaucoup plus. L’autre
différence réside dans l’interaction avec les étudiants qui posent des questions, alors que sur YouTube,
c’est un public différent et les échanges ont plutôt lieu à travers les commentaires déposés en marge des
vidéos.
BAPTISTE CAMPION :
Est-ce que vous auriez une idée des ingrédients qui permettent de construire
de bonnes vidéos, qui plaisent? Il existe sur les réseaux sociaux une forme de tyrannie des formats
courts; or si vous faites des vidéos relativement courtes, il y en a aussi qui sont plus longues,
notamment des séries dont les épisodes font chacun près d’une heure, comme celles sur la
Révolution et la Première Guerre mondiale.
LAURENT TURCOT :
Je viens de réaliser une série sur la Seconde Guerre mondiale de sept épisodes de
plus d’une heure. Une bonne vidéo doit être en accord avec les principes de la méthode historienne, qui
ne fait pas que de l’anecdote et pousse plus loin la présentation, pour permettre de comprendre la période,
de relativiser, de complexifier, de démystifier. Mais sincèrement, s’il y avait un truc pour une vidéo à
succès, je pense qu'on l’aurait découvert. Certaines de mes vidéos n’ont pas eu de succès, alors que je
pensais qu'elles allaient « marcher ». D’autres fonctionnent très bien et je ne sais pas pourquoi. Celle que
je n'attendais pas et qui s’avère être un succès total, c’est « L’épilation au Moyen Âge ». Je me suis
demandé pourquoi les gens aimaient cela. L’actualité joue peut-être en grande partie. À ce moment-là, on
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entendait beaucoup parler du mouvement « Maipoils
5
», qui porte la revendication d'une féminité assumée
avec les poils sous les bras. La vidéo a été relayée dans des communautés qui, à leur tour, l'ont
énormément partagée. Mais, même en sachant cela, je ne vais pas choisir mes thématiques pour avoir du
succès auprès de telle ou telle catégorie de personnes. Il faut garder une distance intellectuelle critique
pour répondre à des mythes répandus dans la société, ou encore pour développer certains aspects de la
recherche historique. Je m’appuie beaucoup sur la production historienne en utilisant par exemple le site
« Academia » qui me permet de consulter beaucoup de travaux. Je suis aussi abonné à tous les grands
éditeurs et grandes revues d’histoire. En voyant ce qui est publié, j’identifie les questions intéressantes à
traiter et je les développe. Après cela, comme le disait Paul Ricœur de ses livres, il reste toujours un
inaccompli, un impensé, au départ duquel on peut construire quelque chose d’autre, par sérendipité.
CLAIRE PELTIER :
On comprend bien qu’il n’y a pas d’ingrédients magiques et que tout est affaire
d’alchimie. Mais quand on compare vos vidéos avec celles qui sont produites de manière plus
industrielle par les établissements d’enseignement supérieur, par exemple dans le cadre des cours
en ligne ouverts et massifs (MOOC), on constate quand même une différence de style. Pourriez-
vous identifier ce qui semble différent entre ce que vous faites et ce qui est produit dans un
contexte institutionnel?
LAURENT TURCOT :
Je pense que c'est mon écriture, qui est rapide, scandée, entraînante. J’essaie de
créer un récit, comme dans une dissertation historique. Je démarre avec une thèse, je démontre en
utilisant les procédés de la fiction (rythme, suspense, etc.) pour répondre à ces questions, mais sans
fictionnaliser. J'alterne aussi des plans plus larges et très rapprochés, un montage serré, pas de ralenti.
J’ai un prompteur, ce qui me permet d’aller plus vite, d'éviter les hésitations. Je me suis beaucoup inspiré
de ce qui se faisait sur YouTube pour aller droit au but. Un professeur qui débute va généralement
commencer par une diapositive donnant le plan de l'exposé. Sur YouTube, on perd environ 25 % des gens
dans les quinze premières secondes. Donc si on n’est pas capable de les accrocher dès les premières
secondes avec une espèce de suspense pédagogique, ils partent.
BAPTISTE CAMPION :
C’est quelque chose que vous voyez avec les outils de monitoring qu'offre
YouTube?
LAURENT TURCOT :
Oui, on voit très bien le temps de rétention. Cette entrée en matière rapide est aussi
ce qui est conseillé. Je me suis beaucoup documenté, j’ai quasiment fait un MBA sur YouTube pour
apprendre la technique, le marketing, une écriture propre à la vidéo, etc. En même temps, je me suis rendu
compte que ce n'était pas très éloigné de l’écriture que je produis dans ma discipline. Cela a aussi déteint
sur ma manière d’enseigner, d’écrire, de raconter les choses. Un avantage de notre profession est que
plus un historien en sait, plus il est capable de faire des liens, alors qu’un mathématicien peut avoir son
éclair de génie à vingt ans puis ne plus rien faire par la suite. Plus les années passent et plus je me sens
capable de relier des éléments, même s’il y a bien r encore des choses qui m’échappent. Un esprit
d’érudition sans failles, ça n’existe pas, mais il faut viser un appétit insatiable.
CLAIRE PELTIER :
On sent que votre discipline a un poids très important dans la façon dont vous
racontez les choses. Il y aurait probablement un lien à faire entre celle-ci et la manière dont vous
5
Mouvement féministe au Québec, proposant à celles qui le souhaitent le challenge de passer le mois de mai sans se raser (d'où le nom du
mouvement), sur le modèle des mouvements pour la modération de la consommation d’alcool.
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vous êtes emparé et avez exploité le média vidéo. Ce serait peut-être différent avec quelqu’un
cherchant à faire la même chose dans le cadre d’une autre discipline? Comme historien, vous avez
déjà, me semble-t-il, cette sensibilité quant au fait de raconter une histoire, d’emmener les gens
LAURENT TURCOT :
Vous faites bien de le dire, parce que raconter, c’est replacer le récit au cœur de
notre enseignement, de notre pratique. On a beaucoup reproché à certains livres d’histoire qui se lisent
aussi bien qu’un « rapport d’impôts » de manquer de récit. Il est bien sûr tout à fait louable et nécessaire
de faire de l’histoire quantitative pour être capable de s’appuyer sur des chiffres qui sont utiles dans le
domaine universitaire, mais je pense aussi que raconter, mettre en scène, utiliser des procédés littéraires
est l’élément le plus fondamental, qui permet de comprendre et d’éviter d’utiliser du jargon qui peut sembler
ésotérique. Au lieu de dire « épistémologie », je peux dire « comment se construit la science ». Les deux
expressions ont le même sens, mais en utilisant des termes plus simples, je ne perds pas les gens. Il y a
beaucoup d’universitaires qui pensent au contraire qu’un langage complexe rendrait leur pensée complexe
et profonde. À cela, je préfère toujours la légèreté, parce que de cette manière les gens vont vous suivre
et puis vous comprendre. Je pense que la complexité du langage alourdit, pèse, et finalement dessert le
propos.
CLAIRE PELTIER :
La nécessité de la mise en récit est donc indépendante de la discipline?
LAURENT TURCOT :
Oui, je le pense. Ce n’est pas propre à l’histoire : il y a plein de belles chaînes de
vulgarisation sur YouTube en sociologie, en biologie, en économie, etc. Je pourrais en citer énormément,
et ce n’est rien comparé à ce qui se passe chez nos voisins anglo-saxons, autant en Angleterre qu’en
Amérique. Parfois, il s’agit juste de quelqu'un qui raconte assis à un pupitre, mais ça fonctionne. Cela fait
plusieurs années qu’on dit qu’il faut renouveler nos pratiques reposant sur l’utilisation du tableau blanc,
des PDF et ce genre de choses, au profit d’un enseignement différent, en équipe… Alors que simplement
raconter l’histoire est un procédé simple et éprouvé : cela fait des milliers d’années que les gens aiment
se faire raconter des histoires. J’essaie de reprendre ce moyen de communication dans le cadre de la
culture numérique.
BAPTISTE CAMPION :
À quelques rares exceptions près, toutes vos vidéos sont construites sur le
modèle du discours « les yeux dans les yeux », comme disait le sémiologue Eliseo Véron. En
linguistique, on tend plutôt à opposer le registre de l’énonciation-récit, c’est-à-dire mettre en scène
un univers indépendamment de la situation dans laquelle s’inscrit le récit et du récepteur ramené
à sa position de simple spectateur, à l’énonciation-discours mettant en œuvre (ou simulant) une
relation interpersonnelle avec le récepteur construit comme partie prenante de l'échange. Ce que
vous faites relève en grande partie de l’énonciation-discours, notamment avec ce choix du face
camera et de petites interpellations directes du public, par exemple sous la forme de marques de
personnes. Quelles sont les raisons de ce choix?
LAURENT TURCOT :
J’ai peur de décevoir en disant cela, mais ce choix est souvent guidé par la facilité
technique : je lance la caméra, j’appuie sur « Play », j’enregistre et c’est fini. Les implications pratiques et
financières d'autres choix de mise en scène sont importantes : si je commençais à multiplier les lieux et
espaces de tournage, ce serait plus lourd et plus long; il me faudrait une équipe de tournage et de
production. Donc la plupart de mes vidéos me mettent en scène en face cam, mais avec des valeurs de
plans différentes. Je filme en 4K [image en haute résolution] ce qui permet, au départ de la même prise,
de proposer des plans plus serrés ou d'utiliser des zooms sans perte de qualité.
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BAPTISTE CAMPION :
Vos vidéos sont aussi parfois entrecoupées d’extraits, de documents…
LAURENT TURCOT :
C'est exact : quand c'est possible et qu’il n’y a pas de problèmes de droits, j’insère
des images ou des extraits de film. Cela me semble fondamental parce que cela attire l’attention. J’ai lu
beaucoup de choses sur la manière de capter l'attention des étudiants. Par exemple, on dit qu'il faut quil
se passe quelque chose toutes les deux à cinq secondes dans la vidéo : un changement de plan, une
insertion d’image, une variation dans l’intonation de la voix, etc. C’est exactement comme dans les
aventures de Tintin qui étaient publiées en feuilleton page par page et dont chaque planche se terminait
par un suspense, une action. Cela demande plus de travail que cela en a l’air, mais a pour résultat que les
gens n’ont pas conscience de la raison pour laquelle ils restent accrochés aussi longtemps. Le procédé
de mise en récit est extrêmement travaillé même si, bien honnêtement, ce n’est pas toujours réussi. C’est
tout le plaisir de réaliser un grand nombre de vidéos : on finit par comprendre comment cela fonctionne.
Actuellement, je vous dirais que j'ai sans doute atteint un niveau de compréhension du fonctionnement du
média assez élevé pour être capable de produire, tourner et monter de manière efficace sans avoir à
compliquer les choses. Si je commençais à faire des tournages à l’extérieur, à multiplier les plans de
caméra, je n’arriverais pas à produire autant de vidéos que maintenant. Or produire moins de vidéos
signifie éventuellement être moins efficace, avoir moins de gens qui s’abonnent. J’ai adopté ce mode de
production qui me permet de couvrir beaucoup de sujets en enchaînant l’écriture et les tournages. Avant
de me lancer sur YouTube, j’avais écrit entre 200 et 300 chroniques historiques que je peux recycler. Il y
a les questions que j’aborde dans mes cours, mes intérêts de recherche, l’actualité (par exemple, j’ai
dernièrement fait beaucoup de vidéos sur le thème de la pandémie), mais aussi des gens qui me proposent
des sujets. Je dispose d'une vaste réserve de sujets qui ne sont pas encore traités.
CLAIRE PELTIER :
On sent un gros travail d’écriture derrière tout ce travail de mise en scène. Or
c’est quelque chose qui est souvent difficile à faire comprendre dans le cadre de la production des
MOOC, notamment parce que les enseignants se disent qu'ils ont l’habitude de parler devant un
auditoire. « Pourquoi faudrait-il que j’écrive ce que je dois dire? » Que diriez-vous à ceux qui vous
demanderaient pourquoi il faut absolument rédiger avant de tourner?
LAURENT TURCOT :
Parce que c’est le seul moyen de contrôler l’effet de lecture. Le but de celui qui
énonce est de réduire la distance entre ce qu’on veut dire, ce qu’on dit, ce qu’on pense dire et ce que les
autres vont comprendre. Le meilleur moyen de le faire, c’est de l’écrire, de contrôler le sens. Cela permet
aussi de fixer une trame narrative plus cohérente. Les gens ne réalisent pas à quel point il faut parfois
retravailler plusieurs fois un script pour atteindre cet objectif. Certains vidéastes disent que la
postproduction et le montage constituent le travail le plus long, mais je dirais que c'est l'écriture des scripts.
Je les lis à haute voix pour me rendre compte de ce qui ne fonctionne pas, des mots qui accrochent, des
phrases trop longues. J’ai également des registres d’écriture différents, avec certains textes écrits de
manière beaucoup plus familière, et d’autres dans un style plus universitaire. Ma vidéo sur l’histoire de la
peur, par exemple, est quasiment un cours universitaire avec un langage soutenu, alors que celle sur les
Corn Flakes et la masturbation est beaucoup plus familière parce que le sujet le permet. De la même
manière qu'on s’adapte en cours, on s’adapte aussi par rapport à nos sujets. Il faut avoir un niveau de
langage et une construction de phrases soutenus sans que ce soit ésotérique, comme je le disais tout à
l’heure.
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CLAIRE PELTIER :
Donc cela veut aussi dire s’adapter à son public. Si vous êtes effectivement très
soucieux des effets produits, comment vous assurez-vous de l’impact de vos choix narratifs,
d’écriture, etc., sur le public? Au-delà du nombre de vues ou du nombre de fois qu’une vidéo est
relayée, est-ce que vous avez des échanges sur ce point avec vos spectateurs?
LAURENT TURCOT :
Oui, il y en a beaucoup. On me demande la série sur la Seconde Guerre mondiale
depuis à peu près un an et demi. Donc j'ai promis que tant qu’à faire quelque chose sur le sujet, je vais
bien le faire. D’autres me disent : « Ah, on en aurait pris plus, est-ce que tu pourrais développer davantage
le sujet? » Je ne vous cacherai pas que ce qui m'intéresse en premier, ce sont évidemment mes domaines
d’études spécifiques. C’est pourquoi je suis en train de préparer une grande séquence sur le sport à travers
l’histoire, j’adapterai des parties de mon livre. C'est aussi ce que j’ai fait dans plusieurs vidéos avec
Benjamin Brillaud, ou dernièrement avec Manon Bril sur l’histoire de l’oisiveté. Je développe mes sujets
au départ de ce qui me plaît, je me centre beaucoup sur l’histoire de la vie quotidienne, l’histoire des
sensibilités, que je souhaite mettre en avant.
BAPTISTE CAMPION :
Vous disiez que certaines de vos vidéos sont plus légères, d’autres plus
proches de ce qui pourrait s’apparenter à un cours. Est-ce que vous abordez la pratique de
l'enseignement à distance (et non de l'enseignement en général) de la même manière que vous
abordez YouTube, ou considérez-vous que ce sont des univers qui justifient des approches
différentes, y compris dans l'usage de la vidéo? Et dans ce cas, en quoi ces approches sont-elles
différentes?
LAURENT TURCOT :
Ce sont des approches différentes parce qu’un cours de trois heures est une
construction intellectuelle le plus souvent faite en improvisant autour d’un plan de ce qui doit être vu. Sur
cette base, je vais rebondir sur les questions des étudiants. Les universitaires ont souvent des idées de
livres en constatant que telle question qui leur est posée n'a pas été travaillée. Quand je constate qu’il y a
un vide, je le travaille. Ce n’est pas du tout la même chose sur YouTube tout est « fini », cadré; il n’y a
pas de retour direct et aucun étudiant ne peut lever la main pour poser une question. Cela se fait après la
vidéo, en commentaires. Cela a changé mon style d’enseignement. Je me demande parfois s’il est
nécessaire d’amener le public à tout savoir, tout connaître. Pas nécessairement : je veux aussi l’amener à
comprendre la méthode, comment travaille l’historien et comment on construit le savoir historique.
CLAIRE PELTIER :
Que l’on soit dans une vidéo YouTube ou dans un cours de trois heures avec
vos étudiants, il y a une relation qui se créée, mais celle-ci n’est probablement pas de la même
nature. Comment est-ce que vous pourriez qualifier ces deux formes de relation?
LAURENT TURCOT :
Avec les étudiants, c’est un rapport beaucoup plus intime dans la mesure je les
vois, ils réagissent, ils sont en direct, et rien ne peut effacer ou remplacer cela. Tandis que sur YouTube,
je fais face à des avatars, et même si certains reviennent parfois souvent, je n’ai la plupart du temps
aucune idée de qui ils sont ni de ce qui les intéresse. Tout ce que j'en sais provient des commentaires
qu'ils laissent en marge des vidéos. C’est une communauté faite de visages que je ne reconnaîtrais pas
dans la rue, mais très présents par ailleurs. Quand je vois les étudiants dans mes cours, je sais qui ils
sont, j’arrive à comprendre ce qu’ils aiment. Quand j’explique quelque chose, je vois dans leurs yeux s’ils
ne comprennent pas, et il est possible de revenir sur ce point. Sur YouTube, c’est plus cruel : quand on
les a perdus, ils ont déjà changé de vidéo! C’est le média qui veut cela.
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CLAIRE PELTIER
: Est-ce que vous les imaginez quand vous leur parlez derrière votre caméra? Est-
ce que vous vous imaginez un spectateur fictif?
LAURENT TURCOT :
Non, lorsque j’enregistre, j’essaie de me centrer sur le sens. Il y a de plus de
nombreux éléments techniques à contrôler : Est-ce que la caméra tourne? Est-ce que le son est
enregistré? Est-ce que l’image est belle? Est-ce que les lumières sont bien placées? Si je m'accroche
dans mon texte, je recommence. En revanche, lorsque j’écris, je les imagine, de même que les questions
qui pourraient être les leurs, notamment pour anticiper les réactions ou demandes de précisions que je
pourrais trouver dans les commentaires.
CLAIRE PELTIER :
Est-ce qu’il pourrait y avoir, dans cette expérience acquise sur YouTube, une
partie qui pourrait être considérée comme contre-productive? Dans le fond, s’appuyer sur le média
vidéo pour présenter des contenus met l’accent sur l’aspect transmissif de l’enseignement. Or,
l’enseignement ne se limite pas à transmettre de l’information, il comprend une dimension
relationnelle, il vise aussi à amener les étudiants à développer des méthodes, etc. N’y aurait-il pas
un risque de se concentrer de manière trop marquée sur l’aspect transmissif de l’enseignement en
utilisant la vidéo?
LAURENT TURCOT :
Répondre à cette question est difficile, car une vidéo de vulgarisation ne s’apparente
pas qu’à de l’enseignement, même si elle s’en rapproche. Les 200 000 personnes qui me suivent sur
YouTube ne vont pas toutes s’inscrire à des cours d’histoire à l'université, mais cela donnera peut-être à
certains l’envie nécessaire pour le faire. Comme il ne s'agit pas du public traditionnel de l'université, cela
suscite des critiques, certains disant que la fonction d’un professeur d’université ne nécessite pas
d’intervenir de cette manière dans l’espace public ou critiquant la manière dont ces sujets sont abordés
dans ces médias. Mais comme le disait Kant, si tu critiques ce qui se passe, tu as le devoir d’agir, de faire
un usage public de la raison. Ces aspects me motivent à développer ce que je suis en train de développer
actuellement.
CLAIRE PELTIER :
Quel a été le retour de vos collègues ou de votre universipar rapport à ce choix
d’investir le champ de la vulgarisation sur YouTube?
LAURENT TURCOT :
Certains ont été très impressionnés, d’autres sont restés dans une discrétion qui
pourrait connoter un jugement de valeur. J’ai entendu certaines personnes avoir des commentaires
désobligeants, considérant que ce n’était pas sérieux et ne servait à rien, ou que je m’éloignerais de ma
fonction première… Parallèlement, beaucoup de collègues dans mon département me soutiennent,
m'encouragent et me disent que ça peut servir. J'ai aussi du soutien de la part de mon université, de mon
rectorat, de la direction de la recherche et du premier cycle.
BAPTISTE CAMPION :
Considérez-vous que des activités de vulgarisation sur YouTube pourraient
devenir ou être considérées aussi comme des outils de promotion de l’enseignement des
universités, de la même manière qu’elles mettent aujourd'hui en avant les MOOC pour affirmer une
certaine modernité ou une posture d'innovation?
LAURENT TURCOT :
Je pense qu’il serait bien que cela soit reconnu comme du matériel pédagogique. La
difficulté réside dans le fait que, pour l’université, tout ce qui n’est pas écrit et publié est souvent considéré
comme évanescent. Avec de tels supports, on tombe dans une zone grise, un purgatoire de la recherche
ou de la transmission qui, je pense, gagneraient à être mieux considérés. J’ose le croire.
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Liste de références
Peltier, C. et Campion, B. (2018). Constructions langagières, relation et cognition dans les capsules vidéos des MOOC. Pour
une revisitation des possibilités éducatives de la vidéo. Distances et médiations des savoirs, (21).
http://journals.openedition.org/dms/2125
Turcot, L. (2016). Sports et Loisirs. Une histoire des origines à nos jours. Gallimard.