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Revue internationale sur le numérique en éducation et communication
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pays d'origine. L'objectif du projet est de mettre en œuvre des politiques inclusives (y compris des
politiques linguistiques) qui permettraient aux étudiants non seulement de reprendre les études, mais de
conclure la trajectoire universitaire.
Le Co-FormER, à son tour, s'est inspiré de l'approche multidisciplinaire développée depuis 2015 dans le
PMUB-UFPR, au sein duquel existe le programme Reingresso, ainsi que d'autres projets des domaines
suivants : lettres, droit, psychologie, pédagogie, histoire, sociologie, informatique et médecine. Ainsi,
depuis 2019, une structure d'intégration similaire a été mise en place à l'UGA (via Co-FormER), également
dans le but d'offrir un meilleur soutien à la communauté de migrants réfugiés pour leur intégration dans
l’enseignement supérieur et dans la société d'accueil.
À ce jour, aucune étude publiée ne s'est consacrée à l'analyse de l'enseignement linguistique des deux
projets et à la comparaison de leurs structures. Il convient également de mentionner que cette recherche
présentée par la capsule vidéo est en cotutelle de thèse avec l'UGA, à partir de l'accord bilatéral préexistant
entre les deux universités, ce qui permet la réalisation de cette étude comparative située, d'une part, au
PPGL à l'UFPR et, d'autre part, au Laboratoire de Linguistique et Didactique des Langues Étrangères et
Maternelles (LIDILEM) à l'UGA.
Ainsi, dans cette étude, on part du principe que la didactique de l’intercompréhension (IC), en tant
qu'approche du plurilinguisme (Candelier, 2009), peut être assimilée aux pratiques pédagogiques des
projets mentionnés pour favoriser les processus d'enseignement et d’apprentissage des langues
nationales. En d'autres termes, cela signifie opter pour une approche méthodologique qui valorise le mode
réel d'interaction sociodiscursive des migrants dans les différentes situations de communication, que ce
soit en présentiel ou en virtuel. En ce qui concerne le domaine des études, il est à noter que l’IC trouve
déjà sa place dans les espaces de l'UFPR et de l'UGA, et se développe grâce aux apports de l'accord
bilatéral existant entre les deux universités.
Au-delà d'une meilleure compréhension théorique et méthodologique des apports de l’intercompréhension
à l'enseignement et à l’apprentissage des langues nationales, la recherche prétend aussi collaborer avec
des actions pédagogiques d'accueil linguistique dans le cadre de la planification des cours, de la formation
des enseignants, de l'élaboration du matériel didactique, du processus d'évaluation de l'apprentissage,
etc. En outre, il y a l'intention de collaborer avec les pratiques d'internationalisation de l'enseignement
supérieur (ES), qui comprennent des actions telles que : la reprise d'études par les populations migrantes,
la revalidation des diplômes, la formation de la communauté universitaire migrante, la documentation en
différentes langues, etc.
Devant l'usage privilégié des langues nationales dans cet espace, c'est-à-dire une tendance au
monolinguisme, il existe un risque de perte d'autonomie discursive de la part des migrants qui y entrent.
Pour cette raison, l’IC intégrée dans les politiques linguistiques du milieu universitaire et dans les actions
d'accueil peut favoriser une participation plus démocratique des étudiants migrants. Finalement, il sera
possible d'apporter une réponse au problème de l'intégration de la population migrante et réfugiée dans
l’ES franco-brésilien, en couvrant plus largement les contextes européen et latino-américain. En ce sens,
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la recherche s'inscrit dans une perspective durable, car d'autres universités d'Europe et d'Amérique latine
pourront, par la suite, profiter des résultats pour développer leurs propres projets d'accueil linguistique.
3.3. Analyse de la capsule vidéo : le paysage linguistique
Tout d’abord, nous vérifions comment l’espace discursif est structuré dans la capsule vidéo. Pour cela,
nous considérons la synergie existante entre le langage oral, écrit et iconographique, articulés les uns aux
autres dans une configuration qui échappe à toute catégorisation fermée et qui agit vers la construction
d’un seul énoncé multimodal pour véhiculer le message global. Pour cette raison, il n'y a aucun moyen de
les interpréter isolément, comme s'il s'agissait d'une simple association de langages. À partir de ce constat,
nous observons la dimension plurilingue de cette production, c’est-à-dire le choix des langues dans la
composition de l’énoncé global, et nous concluons qu’elle intègre toutes les composantes de la production
audiovisuelle – scénario, tournage, sous-titrage et lettering
-
à part les éléments iconographiques (logos
des universités, drapeaux des pays et cartes des pays).
La capsule vidéo, de 7 minutes et 6 secondes, a été tournée à l’intérieur d’un studio, ce qui s’est avéré
fondamental pour garantir la qualité esthétique de cette production. Le scénario est nécessairement
l’élément le plus important à son élaboration, car il est le point de départ de toutes les autres composantes :
tournage, sous-titres et lettering. En ce sens, il faut aussi remarquer que, lors du tournage,
un téléprompteur a été utilisé pour faciliter la mise en scène du scénario et éviter le travail de mémorisation
du texte préalablement écrit. Concernant le choix des langues – portugais brésilien, français, espagnol et
anglais, il s’est fait principalement en fonction du répertoire des langues parlées par la communicatrice,
c’est-à-dire son répertoire plurilingue.
Ensuite, pour la conception du sous-titrage, le texte du scénario a été traduit prioritairement en langue
française. L’objectif était de garantir la diffusion de cette production auprès d’un public francophone, ce
qui pourrait favoriser la perspective d’internationalisation de la recherche développée en partenariat entre
la France et le Brésil. En ce sens, il convient de noter que la capsule vidéo a également été publiée sur le
réseau MIRIADI
(Mutualisation et Innovation pour un Réseau de l'Intercompréhension à Distance), avec
l’objectif de diffuser la recherche à d’autres enseignants-chercheurs d’Amérique latine et d’Europe qui
travaillent dans le domaine du plurilinguisme et de l’intercompréhension.
À l’observation du scénario, la construction du discours échappe au schéma classique de la
communication scientifique, qui se diviserait en introduction, cadre théorique, problématique,
Voir https://www.miriadi.net/.