
revue-mediations.teluq.ca N
o
8, 2021
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© Auteurs. Cette œuvre est distribuée sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International
Revue internationale sur le numérique en éducation et communication
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Néanmoins, trois points positifs semblent émerger de l’école virtuelle en mode synchrone, en temps de
pandémie : 1) les enfants sont contents de voir leur enseignant et leurs amis à l’écran; 2) la classe
virtuelle permet aux parents d’avoir une idée de ce qui est enseigné comme notions en salle de classe
et la façon dont le tout est enseigné; 3) l’enseignant peut donner de la rétroaction en temps réel, si le
temps le permet. La rétroaction positive des enseignants et des parents est primordiale lors de
l’enseignement virtuel en mode synchrone pour que les élèves restent motivés (Baudoin, Dellisse,
Lafontaine, Coertjens, Crépin, Baye et Galand, 2020), persévèrent et se sentent compétents (Bandura,
2013). Toutefois, la rétroaction et la gestion de classe virtuelles peuvent devenir de grands défis à
relever lorsque le groupe excède une dizaine d’élèves à l’écran.
La gestion de classe virtuelle
Sans contredit, la gestion de classe virtuelle peut devenir problématique (Lee et Gage, 2020) et se doit
d’être adaptée au contexte de pandémie (Caron, Gaudreau, Harvey, Sicard, Robitaille, Arbour et
Brochu, 2020). Les élèves, surtout les plus jeunes, disent haut et fort ce qui se passe dans leur tête
(Madame, je ne vois pas; Madame, est-ce que je peux montrer ma réponse? Madame, est-ce que je
peux aller aux toilettes?). Même la meilleure enseignante du monde ne peut arriver à transmettre sa
passion et son dynamisme à l’écran, puisque les élèves ne regardent pas juste elle. L’attention des
élèves est orientée vers d’autres stimulus. Leur regard est attiré vers les autres élèves et sur ce qu’ils
sont en train de faire (changer leur fond d’écran, montrer un jouet, etc.). Au bout du compte,
l’enseignement-apprentissage proposé ne peut avoir l’effet escompté, et ce, même avec des stratégies
pédagogiques (Messier, 2019) basées sur des données probantes comme l’enseignement explicite
(Gauthier, Bissonnette et Richard, 2013; Rosenshine et Stevens, 1986). Pour être capable de gérer une
classe en ligne, de façon synchrone, il faut absolument qu’un enseignement explicite des
comportements à adopter soit fait en continu (Bissonnette, Gauthier et Castonguay, 2016) comme
« attendre son tour de parole, activer le micro lors de son tour de parole, ne pas parler en même temps
qu’une autre personne, ne pas faire de bruit inutile, s’assoir correctement, [lever la main], etc. »
(Carignan et al., 2020, p. 6).
Un horaire chargé
Au retour du congé des fêtes 2020-2021, l’enseignement dans les écoles québécoises et ontariennes
1
s’est fait totalement à distance pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Certaines écoles ont
opté pour des rencontres synchrones allant d’une demi-heure à plusieurs heures chaque jour; d’autres
ont choisi un mélange entre rencontres synchrones et activités à faire en mode asynchrone; d’autres
encore ont opté pour 75 % en mode synchrone, par exemple avec Google Meet, et 25 % en mode
asynchrone. Dans ce dernier cas de figure, l’école commençait à 8 h 45 et se terminait à 15 h 10 :
l’horaire en présentiel a été respecté (tableau 1). Les présences étaient prises au début de la journée
et à deux autres moments, car il y avait trois blocs. Ces moments étaient problématiques pour la gestion
de classe virtuelle (Carignan et Bissonnette, 2021), car l’enseignant devait constamment rappeler aux
enfants de fermer leur micro; c’était la cacophonie.
Pour la deuxième année consécutive, l’Ontario a ensuite fermé les écoles d’avril 2021 (et à partir de la mi-mars pour certaines régions) à
juin 2021.
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Néanmoins, trois points positifs semblent émerger de l’école virtuelle en mode synchrone, en temps de
pandémie : 1) les enfants sont contents de voir leur enseignant et leurs amis à l’écran; 2) la classe
virtuelle permet aux parents d’avoir une idée de ce qui est enseigné comme notions en salle de classe
et la façon dont le tout est enseigné; 3) l’enseignant peut donner de la rétroaction en temps réel, si le
temps le permet. La rétroaction positive des enseignants et des parents est primordiale lors de
l’enseignement virtuel en mode synchrone pour que les élèves restent motivés (Baudoin, Dellisse,
Lafontaine, Coertjens, Crépin, Baye et Galand, 2020), persévèrent et se sentent compétents (Bandura,
2013). Toutefois, la rétroaction et la gestion de classe virtuelles peuvent devenir de grands défis à
relever lorsque le groupe excède une dizaine d’élèves à l’écran.
La gestion de classe virtuelle
Sans contredit, la gestion de classe virtuelle peut devenir problématique (Lee et Gage, 2020) et se doit
d’être adaptée au contexte de pandémie (Caron, Gaudreau, Harvey, Sicard, Robitaille, Arbour et
Brochu, 2020). Les élèves, surtout les plus jeunes, disent haut et fort ce qui se passe dans leur tête
(Madame, je ne vois pas; Madame, est-ce que je peux montrer ma réponse? Madame, est-ce que je
peux aller aux toilettes?). Même la meilleure enseignante du monde ne peut arriver à transmettre sa
passion et son dynamisme à l’écran, puisque les élèves ne regardent pas juste elle. L’attention des
élèves est orientée vers d’autres stimulus. Leur regard est attiré vers les autres élèves et sur ce qu’ils
sont en train de faire (changer leur fond d’écran, montrer un jouet, etc.). Au bout du compte,
l’enseignement-apprentissage proposé ne peut avoir l’effet escompté, et ce, même avec des stratégies
pédagogiques (Messier, 2019) basées sur des données probantes comme l’enseignement explicite
(Gauthier, Bissonnette et Richard, 2013; Rosenshine et Stevens, 1986). Pour être capable de gérer une
classe en ligne, de façon synchrone, il faut absolument qu’un enseignement explicite des
comportements à adopter soit fait en continu (Bissonnette, Gauthier et Castonguay, 2016) comme
« attendre son tour de parole, activer le micro lors de son tour de parole, ne pas parler en même temps
qu’une autre personne, ne pas faire de bruit inutile, s’assoir correctement, [lever la main], etc. »
(Carignan et al., 2020, p. 6).
Un horaire chargé
Au retour du congé des fêtes 2020-2021, l’enseignement dans les écoles québécoises et ontariennes
s’est fait totalement à distance pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Certaines écoles ont
opté pour des rencontres synchrones allant d’une demi-heure à plusieurs heures chaque jour; d’autres
ont choisi un mélange entre rencontres synchrones et activités à faire en mode asynchrone; d’autres
encore ont opté pour 75 % en mode synchrone, par exemple avec Google Meet, et 25 % en mode
asynchrone. Dans ce dernier cas de figure, l’école commençait à 8 h 45 et se terminait à 15 h 10 :
l’horaire en présentiel a été respecté (tableau 1). Les présences étaient prises au début de la journée
et à deux autres moments, car il y avait trois blocs. Ces moments étaient problématiques pour la gestion
de classe virtuelle (Carignan et Bissonnette, 2021), car l’enseignant devait constamment rappeler aux
enfants de fermer leur micro; c’était la cacophonie.
1
Pour la deuxième année consécutive, l’Ontario a ensuite fermé les écoles d’avril 2021 (et à partir de la mi-mars pour certaines régions) à
juin 2021.