Revue internationale sur le numérique en éducation et communication
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Aménagerunesalledeclassedédiéeàla
formationdesenseignantsau21
e
siècle
Réflexionsissuesd’unprojetinterdisciplinaireen
contexteuniversitaire
Designingaclassroomdedicatedtoteachertraininginthe21
st
century:Reflectionsfromaninterdisciplinaryprojectina
universitycontext
Diseñarunauladedicadaalaformacióndedocentesenelsiglo
XXI:Reflexionesdeunproyectointerdisciplinarioenun
contextouniversitario
Jérémie Bisaillon, étudiant au doctorat
Université du Québec à Montréal, Canada
bisaillon.jeremie@uqam.ca
Edith Potvin-Rosselet, étudiante au doctorat
Université du Québec à Montréal, Canada
potvin_rosselet.edith@courrier.uqam.ca
Alain Stockless, professeur
Université du Québec à Montréal, Canada
stockless.alain@uqam.ca
Léonie Hottote, étudiante à la maitrise
Université du Québec à Montréal, Canada
hottote.leonie@courrier.uqam.ca
Louise Malé-Mole, étudiante au doctorat
Université du Québec à Montréal, Canada
mole.louise@courrier.uqam.ca
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David Allard-Martin, étudiant à la maitrise
Université du Québec à Montréal, Canada
allard_martin.david@courrier.uqam.ca
Carlo Carbone, professeur
Université du Québec à Montréal, Canada
carbone.carlo@uqam.ca
RÉSUMÉ
Le projet de la Classe du futur vise à repenser les salles de classe à la formation initiale et
continue des enseignants. Ce projet s’inscrit dans une volonté d’offrir des espaces
d’apprentissage flexibles à l’université tout en préparant les enseignants aux défis du
21
e
siècle. Par un effort concerté, des étudiants issus des sciences du design et de l’éducation
ont proposé une esquisse d’aménagement de locaux existants à l’UQAM. L’esquisse
présentée dans cet article permet également de réfléchir sur l’intérêt des projets de recherche
interdisciplinaires et les caractéristiques d’une classe d’apprentissage actif en milieu
universitaire.
Mots-clés :
formation des enseignants, aménagement des classes, apprentissage actif,
compétence numérique, interdisciplinarité, hybridation
ABSTRACT
The Classe du futur project aims to rethink classroom design in teacher training. This project
is in line with the desire to offer flexible learning environments in university settings while
preparing teachers for 21st-century challenges. In a concerted effort, design and education
sciences students proposed a classroom planning design of existing space on the university's
campus (UQAM). The result of those efforts is presented in this article. It also offers an
occasion to reflect on the value of interdisciplinary research projects and classroom
characteristics that enable active learning in university settings.
Keywords:
teacher education, classroom design, active learning, digital competencies,
interdisciplinarity, blended learning
RESUMEN
El proyecto Classe du futur tiene como objetivo repensar las aulas en la formación inicial y
continua de los docentes. Este proyecto se inscribe en el deseo de proporcionar espacios de
aprendizaje flexibles en la universidad mientras se prepara a los profesores para los desafíos
del siglo XXI. A través de un esfuerzo concertado, estudiantes de las ciencias del diseño y de
la educación propusieron un esbozo de diseño para espacios existentes en el campus de la
UQAM. El esbozo presentado en este artículo permite también reflexionar sobre el interés de
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los proyectos de investigación interdisciplinarios y sobre las características de un clase de
aprendizaje activo en la universidad.
Palabras claves:
formación de docentes, diseño de las aulas, aprendizaje activo, competencia
digital, interdisciplinaridad, hibridación
Introduction
La Classe du futur est un projet de recherche universitaire qui vise à imaginer une classe dédiée à la
formation des enseignants permettant la diversification des modalités d’enseignement et des méthodes
pédagogiques. Ce projet, réalisé par une équipe d’étudiants issus des sciences du design et de l’éducation,
a mené à l’élaboration d’une esquisse d’aménagement. La présentation de cette esquisse représente le
cœur du présent article et constitue une première étape vers l’aménagement de la classe dans des locaux
existants de la Faculdes sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Cet
article décrira d’abord le contexte dans lequel le projet s’inscrit et les enjeux auxquels il répond. Ensuite,
le processus de création qui a rendu possible la production de l’esquisse sera explicité. Cette section
servira à établir les fondements théoriques du projet, un aspect qui a fait partie de la première phase du
processus. Finalement, après une présentation des éléments centraux de l’esquisse d’aménagement,
l’article se conclut par une réflexion sur le processus de création et les retombées envisageables du projet
pour la pratique des enseignants.
Contexte et enjeux liés au projet
Dans un contexte les innovations technologiques s’accélèrent, le quotidien et le monde du travail se
voient transformés (p. ex. communication par les médias sociaux, télétravail). Les individus sont alors
appelés à recourir à des compétences leur permettant de faire preuve d’adaptabilité et de flexibilité devant
les changements (Dede, 2010; Global Partnership for Education, 2020). Ces compétences dites du
21
e
siècle englobent différentes aptitudes dont la créativité, la communication, la collaboration,
la résolution de problème, la pensée critique et la maitrise des technologies numériques (Lewin et McNicol,
2015; Joynes et al., 2019). Le développement de ces compétences en classe demande aux enseignants
de créer des situations d’apprentissage permettant l’expérimentation et l’exploitation des technologies
numériques (Ertmer et al., 2015; Lewin et McNicol, 2015). Le personnel enseignant est ainsi invité à
favoriser une pédagogie active qui englobe différentes méthodes pédagogiques (p. ex. apprentissage par
problèmes, apprentissage coopératif) favorisant l’engagement dans la tâche et la réflexion sur le processus
d’apprentissage (Bonwell et Eison, 1991; Normand, 2017; Prince, 2004). Ces méthodes ont été largement
étudiées et la méta-analyse de Freeman et ses collaborateurs (2014) rapporte que les étudiants
réussissent mieux lorsqu’ils sont actifs qu’avec des méthodes transmissives.
Afin de favoriser ces méthodes pédagogiques, la formation du personnel enseignant, l’accès aux
ressources et la configuration des espaces d’apprentissage devraient être pris en compte (Lewin et
McNicol, 2015). D’une part, la formation revêt un rôle central dans la préparation des enseignants puisque
ces derniers ne sont pas nécessairement au fait des méthodes pédagogiques qui permettent d’optimiser
l’usage des technologies numériques et de développer les compétences du 21
e
siècle (Ertmer et al., 2013;
Lewin et McNicol, 2015). D’autre part, l’accès aux technologies numériques et les espaces d’apprentissage
viennent soutenir ou contraindre certaines méthodes pédagogiques (Cleveland, 2011; Paquelin, 2017).
Pour Céci et Coudrin (2014, p.5), le contexte technologique actuel et la nécessité de rendre l’apprenant
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actif amènent à « développer des espaces d’apprentissages permettant le travail de groupes, la mobilité,
la collaboration et la coopération [ainsi que] des usages efficaces du numérique […] ». Ces espaces
apparaissent particulièrement pertinents pour la formation du personnel enseignant. En effet, ils peuvent
s’avérer des environnements propices pour expérimenter une diversité de méthodes pédagogiques et de
technologies numériques. Le projet de la Classe du futur participe ainsi à la réflexion sur les conditions
favorisant l’apprentissage en s’interrogeant sur les espaces qui sont dédiés à la formation du personnel
enseignant, un contexte qui semble avoir été peu étudié. Le projet permet de placer les principaux
utilisateurs de la classe, les étudiants, au centre du processus de création qui sera présenté dans la section
suivante.
Phases du projet et processus de création
La Classe du futur est un projet de cocréation interdisciplinaire qui prend appui sur des assises théoriques.
L’ensemble du processus de création a été supervisé par deux professeurs et réalisé par la collaboration
étroite entre des étudiants issus des sciences de l’éducation et du design. Le projet s’est déployé en trois
phases qui sont décrites dans cette section et résumées à la Figure 1.
Figure 1
Phases du projet
Avant le début de la création de l’esquisse, une recension des écrits sur les classes d’apprentissage actifs
à différents ordres d’enseignement a été effectuée. Des rapports et sites Web de projets déjà réalisés au
Québec ont également été consultés (Collège LaSalle, 2020; Fournier St-Laurent et al., 2018; McGill,
2020; Université Laval, 2013). Il a été possible d’identifier certaines caractéristiques de ces classes.
Premièrement, l’espace est souvent divien zones à l’aide de cloisons ou par des couleurs qui délimitent
différents espaces de travail (Céci et Coudrin, 2014; Barrett et al., 2015; Fournier St-Laurent et al., 2018).
Deuxièmement, différentes surfaces d’écriture sont mises à la disposition des apprenants (table, tableau
blanc, mur, etc.) (Barrett et al., 2015; Collège LaSalle, 2020; Fournier St-Laurent et al., 2018).
Troisièmement, une variété d’outils numériques sont disponibles pour favoriser la présentation des
informations, la collaboration et la connectivité (Céci et Coudrin, 2014; Fournier St-Laurent et al., 2018).
Quatrièmement, un mobilier (table, chaise, tableau) compact et sur roue permet une reconfiguration rapide
de l’espace (Céci et Coudrin, 2014). Finalement, la température et la luminosité sont également identifiées
comme des éléments à prendre en compte dans l’aménagement d’une salle d’apprentissage actif (Céci et
Coudrin, 2014; Barrett et al., 2015). Bien que la recherche de Barrett et al. (2015) ait été effectuée auprès
avril
juin
juillet
août
septembre octobre novembre
2019
Exploration
[Phase 1]
Création de l’esquisse
[Phase 2]
Recension des écrits
Journée de conférences et de discussions
Exercices d’illustration des dispositions du
mobilier selon les activités d’apprentisage
et la taxonomie de Bloom révisée par
Krathwohl et al. (2001)
Visite des locaux existants
Schématisation des éléments de design dans l’espace
Mise en forme de deux aménagements des locaux existants
Présentation à la communauté de l’UQAM
Intégration des rétroactions obtenues
Production de l’esquisse finale
mai
Restitution
[Phase 3]
6 mai 2019
Journée de conférences
et de discussion
6 juin 2019
Présentation d’une
première esquisse à la
communauté de l’UQAM
Mise à jour d’un site Web
Participation à des colloques et des séminaires
Présentation des résultats lors d’un événement
à l’École de design de l’UQAM
Publication d’un rapport
20 novembre 2019
Présentation des
résultats lors d’un
événement à l’École
de design de l’UQAM
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d’élèves de 5 à 11 ans, il est possible de croire que l’effet de la lumière sur l’apprentissage soit également
positif pour les populations adultes (Shishegar et Boubekri, 2016). En plus de cette recension des écrits,
une journée de conférences et de discussions avec des experts a permis de poser les assises théoriques
du projet.
Cette journée a amené l’équipe d’étudiants à s’appuyer sur les processus cognitifs à la base de
l’apprentissage pour réfléchir à la configuration de l’espace. La taxonomie de Bloom révisée par Anderson
et Krathwohl (2001) propose une hiérarchisation de ces processus qui sont mémoriser, comprendre,
appliquer, analyser, évaluer et créer. L’apprentissage actif permet généralement de viser des objectifs
d’apprentissage plus complexes et de mobiliser les processus analyser, évaluer et créer (McDaniel, 2014).
À partir des différents processus cognitifs, l’équipe d’étudiants a illustré un maximum de configurations
spatiales selon les différentes activités d’apprentissage qui peuvent se dérouler dans l’espace (en
s’appuyant sur la typologie de Chamberland et al., 1995). La Figure 2 illustre une partie du travail effectué.
Par la disposition du mobilier et la position de l’enseignant (en rouge), il est possible de constater que les
niveaux supérieurs de la taxonomie d’Anderson et Krathwohl (2001) peuvent être associés à une
interaction accrue entre les apprenants. Il est également possible de constater que les apprenants
exercent davantage de contrôle lors des activités, un aspect souligné par Normand (2017) notamment.
Figure 2
Exemples de configurations spatiales en fonction des processus cognitifs et des activités d’apprentissage
Processuscognitifs(Anderson
etKrathwohl,2001)
Exemplesd’activités
d’apprentissage
Exemplesdeconfigurationsspatiales
Récupérerl’information
Exposé
Traiterl’information
Démonstration
Exécuteruneprocédure
Exercicesrépétitifs
Identifierlespartiesd’untoutet
comprendreleursrelations
Rechercheguidée
Étudedecas
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Porterunjugementbasésurdes
critères
Groupede
discussion
Combinerdesélémentspour
formeruntoutcohérentet
original
Projet
Une fois les différentes activités d’apprentissage et configurations spatiales identifiées, une analyse des
contraintes structurelles de l’espace situé au laboratoire informatique de la Faculté des sciences de
l’éducation à l’UQAM a été effectuée. De cette analyse a émergé une réflexion quant aux différents
éléments de design à considérer dans l’aménagement (zonage de l’espace, rapport à l’extérieur,
luminosité, mobilier, accès, etc.). Ces éléments ont été schématisés en tenant compte de l’espace existant.
Par la suite, une première esquisse a été produite, puis présentée à l’ensemble des acteurs impliqués
dans le projet (professeurs, responsables du service des immeubles, responsables des services
informatiques, responsables du service de l’audiovisuel). À partir des rétroactions obtenues, des
modifications ont été apportées à l’esquisse, puis trois éléments de l’aménagement à l’intérieur de l’espace
ont été approfondis. L’esquisse et ces trois éléments sont présentés dans la section suivante.
Esquisse d’aménagement
Avant de proposer un aménagement à l’intérieur de la classe, il apparaissait opportun de présenter une
vue d’ensemble de la salle dans sa forme actuelle (Figure 3), puis dans sa forme proposée au terme des
premières étapes du projet. Une première proposition fusionne les trois locaux en un espace en longueur
(Figure 4). Des parois vitrées pouvant s’opacifier au besoin permettent l’accès à la lumière naturelle
extérieure, mais aussi une ouverture sur le reste du bâtiment par des parois donnant sur les couloirs. Une
deuxième proposition permet un accès direct à la lumière naturelle, mais demanderait une reconfiguration
du laboratoire informatique de l’UQAM (Figure 5).
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Figure 3
Vue d’ensemble des locaux à la disposition du projet (en rose)
Dans les deux propositions d’aménagement, l’accès aux locaux a été repensé pour conserver l’entrée par un
laboratoire informatique de l’UQAM et pour permettre l’entrée par une zone de détente (en gris) où les étudiants
pourraient se rassembler. À partir de cette entrée, un vestibule serait aménagé pour que les étudiants y laissent
leurs effets personnels.
Figure 4
Première proposition d’aménagement
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Figure 5
Deuxième proposition d’aménagement
Les différentes observations relevées à l’échelle du bâtiment et à l’échelle des locaux existants ont été
associées à la recension des écrits et aux assises théoriques du projet. Trois éléments de l’aménagement
à l’intérieur de la classe ont été considérés en particulier : le zonage de l’espace, le cœur technique et le
mobilier fixe et mobile. Ces trois éléments sont décrits et illustrés dans les paragraphes suivants.
Le zonage de l’espace est rendu possible par des cloisons mobiles et une perméabilité des parois
extérieures au local. Cette division flexible de l’espace permet de mettre en place plusieurs activités
d’apprentissage de façon simultanée ou non (Figure 6). Lorsque l’espace reste ouvert, une seule zone
favorise le déploiement d’une activité d’apprentissage qui nécessite un grand espace (p. ex. jeu de rôle).
Une cloison mobile permet au contraire de segmenter l’espace en plus petites zones de travail (p. ex.
travail collaboratif). Comme mentionné précédemment, le vestibule (adjacent à la zone grise) représente
un espace plus informel qui peut permettre aux enseignants et aux étudiants de se préparer à faire leur
entrée dans la salle.
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Figure 6
Zonage de l’espace
La pertinence d’ajouter une technologie permettant un éclairage flexible (p. ex. un projecteur 360°) a également
émergé à plusieurs reprises lors du processus de création et de concertation (Figure 7). En effet, en plus de
servir de projecteur pour présenter des notions, cet éclairage pourrait également délimiter différentes zones
dans la classe.
Figure 7
Délimitation de l’espace grâce à l’équipement technologique
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Le deuxième élément est le cœur technique qui est un espace de rangement modulaire (Figure 8). Pour
permettre une manipulation adéquate des outils et du mobilier, le cœur technique assure le déploiement
du matériel nécessaire aux différentes activités d’apprentissage. Ses dimensions relativement généreuses
permettent d’inclure les colonnes structurelles. Divisé en trois parties, il peut être utilisé de plusieurs
façons. Une première partie est laissée libre pour ranger du mobilier roulant. Cette partie pourrait évoluer
en fonction des besoins changeants. Une deuxième partie correspond aux rangements identifiés en bleu.
Ils pourraient accueillir l’équipement technologique (p. ex. imprimante 3D). Une troisième partie identifiée
en rouge correspond à des rangements sur roue qui pourraient contenir du mobilier pliable (tables et
chaises).
Figure 8
Cœur technique rangé (A) et déployé (B)
Note. A=Figure du haut ; B=Figure du bas
Le troisième élément est le mobilier fixe et mobile. Un mobilier fixe a été pensé pour pouvoir utiliser
l’espace sans aménagement préalable. Le mobilier mobile se veut, quant à lui, le plus léger et facile
possible à installer et à ranger. Il permet de mettre en place une variété d’activités d’apprentissage et de
passer facilement d’une disposition à l’autre au besoin (p. ex. passer d’une démonstration à un projet en
équipe). Le mobilier qui ne peut pas se ranger dans le cœur technique est identifié en gris sur la Figure 9
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et le mobilier qui peut y être rangé est identifié en rouge. Toutes les chaises et les tables sont sur des
roues pour permettre une reconfiguration rapide de l’espace.
Figure 9
Mobilier fixe et mobile
Réflexions et retombées envisageables
Réflexions sur le processus et sur l’esquisse
Tant par son processus que par le résultat qui en émerge, le projet de la Classe du futur propose des
avenues intéressantes pour la recherche et l’aménagement de classes en milieu universitaire.
Le processus de cocréation interdisciplinaire qui s’est déployé dans le cadre du projet se rapproche d’une
démarche de recherche-création. Ce type de recherche est utilisé par les disciplines créatives pour définir
une activité de recherche académique dont l’aboutissement (la production de connaissances)
s’accompagne d’une production artistique (Paquin, 2014). Sans avoir la même envergure, le cas du projet
de la Classe du futur s’inscrit tout de même dans cet esprit au niveau du processus et du produit. En effet,
un travail de recherche a été fait en amont afin d’orienter la création d’une esquisse d’aménagement. Si la
recherche-création est d’abord associée aux disciplines artistiques (Delacourt, 2019), le projet de la Classe
du futur permet de constater que ce type de recherche pourrait s’avérer porteur pour d’autres disciplines.
Comme l’aménagement d’une classe mobilise des connaissances en design et en éducation,
la collaboration interdisciplinaire apparait tout à fait appropriée pour ce genre de projet. Elle a permis
d’adopter un point de vue global de l’aménagement en prenant compte autant des éléments de design
que des aspects pédagogiques.
L’apport en lumière naturelle et les accès aux locaux ont été réfléchis dans les deux propositions
d’aménagement (voir Figures 4 et 5). Si ces éléments sont énoncés dans les écrits, ils sont plus rarement
pris en compte dans les projets d’aménagement. Pourtant, des auteurs soulignent que la lumière naturelle,
par son large spectre lumineux et son apport en vitamine D, influence positivement le bienêtre et
l’apprentissage (Barrett et al., 2015; Shishegar et Boubekri, 2016). De plus, l’esquisse d’aménagement
propose un accès par le laboratoire informatique, mais également pas des espaces plus conviviaux.
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Les endroits esthétiques et accueillants auraient un effet bénéfique sur les dimensions motivationnelles et
affectives de l’apprentissage (Fournier St-Laurent et al., 2018). Les limites poreuses entre les zones
formelles et informelles contribuent à l’expérience d’apprentissage, mais aussi à l’expérience étudiante
dans son ensemble (Céci et Coudrin, 2014; Universi Laval, 2013). Ces caractéristiques de
l’environnement viennent ainsi soutenir l’activité qui se déroule à l’intérieur de la classe. À cet égard, les
éléments d’aménagement pris en compte (zonage, cœur technique et mobilier) laissent place à plusieurs
possibilités pour diversifier les méthodes pédagogiques ainsi que les modalités d’enseignement. Bien que
l’espace proposé laisse présager plusieurs possibilités, ses effets ne pourront être évalués qu’après sa
mise en forme. Il apparait tout de même opportun de discuter des retombées envisageables de
l’aménagement proposé pour la pratique des enseignants.
Retombées envisageables du projet
Le projet de la Classe du futur cherche à créer des espaces favorisant l’apprentissage actif et l’usage des
technologies numériques chez les enseignants en formation. D’abord, la création de sous-espaces grâce
aux cloisons et au mobilier pourrait favoriser le travail en sous-groupe et l’interaction (voir Figure 6). Cet
aspect est intimement lié à l’apprentissage actif et au développement des compétences du 21
e
siècle
(Joynes et al., 2019). Ensuite, l’accès à des outils variés a été identifié comme des facteurs déterminants
dans le développement des compétences du 21
e
siècle (Lewin et McNicol, 2015) et dans la formation du
personnel enseignant (Tondeur et al., 2018). Les espaces de stockage deviennent alors une nécessité
(Barrett et al., 2015). C’est pourquoi le concept du cœur technique a été développé (voir Figure 8). Son
contenu a cependant été peu réfléchi dans le cadre du projet. Le mobilier mobile et flexible illustré dans
l’esquisse (voir Figure 9) est également un aspect souvent évoqué dans les écrits (Céci et Coudrin, 2014;
LearningLab Network, 2019). Le rangement d’une partie du mobilier offre une plus grande liberté
d’aménagement pour l’enseignant comparativement à d’autres projets existants qui proposent des
dispositions limitées du mobilier (p. ex. Fournier St-Laurent et al., 2018). Considérant que l’aménagement
de l’espace peut venir dissimuler ses possibilités (Cleveland, 2011; Paquelin, 2017), il apparaissait
opportun de proposer un espace dont la flexibilité était accrue. Si l’espace proposé semble offrir un
maximum de possibilités, il conviendra de préparer les utilisateurs à optimiser le potentiel de la salle pour
l’apprentissage. Dans le contexte de la formation des enseignants, cet espace pourrait donc permettre de
réfléchir à l’influence de l’aménagement sur l’apprentissage. Cette réflexion pourrait amener les
enseignants à saisir les possibilités de leur propre classe. Bien que l’esquisse proposée dans cet article
se situe dans un espace bien précis, plusieurs aspects pourraient être transférables dans d’autres
contextes. Par exemple, la disposition des chaises et des bureaux pour permettre la collaboration ou la
création de sous-espaces sont possibles peu importe l’environnement de la classe.
Par les caractéristiques énoncées précédemment, le projet de la Classe du futur vise à maximiser le temps
en présentiel en offrant un espace qui permet d’expérimenter des activités d’apprentissage, des
aménagements de l’espace et des outils numériques variés. Le projet s’inscrit ainsi dans une vision large
de l’hybridation en ce sens qu’il vise à combiner plusieurs modalités d’enseignement (Osguthorpe
et Graham, 2003; Singh, 2003; Valdès, 1995). La mobilité du mobilier et des cloisons peut permettre de
passer rapidement d’activités plus transmissives (p. ex. présentation des consignes, démonstration) à des
activités en sous-groupe (p. ex. projet). La création de sous-espaces et la diversification des méthodes
pédagogiques favorisent également un enseignement différencié et un rythme individualisé, ce qui
constitue un aspect non négligeable pour répondre aux besoins d’une diversité d’apprenants (Beaudoin,
2013; Fournier St-Laurent et al., 2018). L’espace proposé offre également des possibilités pour
l’enseignement à distance. Le rangement et le déploiement du matériel offert par le cœur technique
pourraient faciliter l’intégration d’outils permettant la création de contenu pour la formation à distance
(p. ex. écran vert) ou permettant aux étudiants d’assister à distance à un cours en présentiel (p. ex. robot
de téléprésence). De plus, comme l’espace peut se diviser, il serait possible de donner un cours en ligne
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dans une partie de la salle alors qu’une formation en présentiel se déroule dans une autre section de la
classe.
Conclusion
Le projet de la Classe du futur propose une esquisse d’aménagement d’une classe dédiée à la formation
du personnel enseignant. L’esquisse n’est que la première étape d’un processus complexe qui fera
intervenir de nombreux acteurs. Une réflexion sur les moyens de favoriser l’utilisation de la classe et
d’évaluer ses effets réels devra notamment être effectuée dans le futur. En effet, il conviendra de favoriser
l’adoption de la salle par les utilisateurs en offrant des formations et un accompagnement. Par exemple,
des dispositions de l’espace en fonction des activités d’apprentissage pourraient être proposées. De la
même manière, la position de l’espace dans un laboratoire informatique n’est pas anodine, puisqu’elle
pourrait faciliter l’accès à des ressources matérielles et surtout humaines. La prise en compte de ces
aspects contribuera à une utilisation optimale de la salle, ce qui est nécessaire pour mesurer ses effets
réels. Il est notamment envisagé d’observer la relation entre les différentes caractéristiques de la salle
(accès, luminosité, flexibilité du mobilier, zonage de l’espace, disponibilités des ressources dans le cœur
technique) et certains aspects de la situation d’enseignement/apprentissage (usage du numérique par les
enseignants, diversification des méthodes pédagogiques, motivation et attention des apprenants).
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dans une partie de la salle alors qu’une formation en présentiel se déroule dans une autre section de la
classe.
Conclusion
Le projet de la Classe du futur propose une esquisse d’aménagement d’une classe dédiée à la formation
du personnel enseignant. L’esquisse n’est que la première étape d’un processus complexe qui fera
intervenir de nombreux acteurs. Une réflexion sur les moyens de favoriser l’utilisation de la classe et
d’évaluer ses effets réels devra notamment être effectuée dans le futur. En effet, il conviendra de favoriser
l’adoption de la salle par les utilisateurs en offrant des formations et un accompagnement. Par exemple,
des dispositions de l’espace en fonction des activités d’apprentissage pourraient être proposées. De la
même manière, la position de l’espace dans un laboratoire informatique n’est pas anodine, puisqu’elle
pourrait faciliter l’accès à des ressources matérielles et surtout humaines. La prise en compte de ces
aspects contribuera à une utilisation optimale de la salle, ce qui est nécessaire pour mesurer ses effets
réels. Il est notamment envisagé d’observer la relation entre les différentes caractéristiques de la salle
(accès, luminosité, flexibilité du mobilier, zonage de l’espace, disponibilités des ressources dans le cœur
technique) et certains aspects de la situation d’enseignement/apprentissage (usage du numérique par les
enseignants, diversification des méthodes pédagogiques, motivation et attention des apprenants).
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