
revue-mediations.teluq.ca No. 4, 2020
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technologique. L’auteure met aussi en lien dans ce chapitre le travail collaboratif et le numérique en
rappelant l’importance des affordances. Intrinsèquement les technologies numériques ne sont pas à
l‘origine des effets sur les apprentissages, mais ces dernières seraient par contre directement en lien avec
les usages, les pédagogies ou les didactiques. L’affordance permettrait alors pour un artefact de suggérer
les actions possibles à l’apprenant. Enfin, même si l’auteure indique que l’apprentissage collaboratif
pourrait alors être une voie intéressante, elle indique que celle de la personnalisation des apprentissages
le serait probablement davantage.
Dans le chapitre suivant Viviane Glikman revient sur 30 ans d’usages du numérique dans le champ de la
formation des adultes. Elle remet en perspective le développement des technologies via ces nouveaux
médias, comme par exemple en France le cas de la télématique avec le Minitel, et le souhait de mettre en
place des dispositifs pour former les adultes. C’est toutefois dans l’euphorie de l’arrivée de l’Internet que
se sont développées massivement les formations à distance pour les adultes. Certains, après y avoir vu
« un nouvel âge pour l’humanité », y ont également vu « un nouvel âge pour la formation », qui permettrait
de réduire les inégalités. Toutefois ces nouveaux modes d’apprentissage ont amené de nouvelles
difficultés pour l’apprenant adulte qui sont liées à la médiatisation des contenus de formation ou encore à
la maitrise des fonctionnements technologiques. Après une rapide présentation des apports des MOOC
dans la formation des adultes, elle confirme que la dimension numérique est plus que tout devenue
incontournable dans la mise en place des dispositifs de formation liés à ces publics.
Les chapitres 9 et 10 présentent ensuite des études de cas liées aux pays du Sud. Tout d’abord, Jacques
Wallet et Pierre-Jean Loiret remettent en question une vision qui présenterait le développement des
usages du numérique dans les pays du Sud comme pessimiste et très stéréotypé. Comme on peut
également le voir dans le chapitre suivant, en Afrique, le développement du numérique et du numérique
en éducation ne s’opère pas comme dans les pays du Nord mais semble être fortement lié à celui de la
téléphonie mobile. De grandes collaborations de développement sont aussi menées entre Nord et Sud,
comme l’initiative francophone pour la formation à distance des maitres (IFADEM). D’après les auteurs, il
faudrait toutefois relativiser les effets constatés sur les bonnes pratiques de formations car comme
toujours, rien ne permet de les dupliquer à grande échelle. Erwan Le Quentrec évoque ensuite le cas de
l’apprentissage mobile dans le même contexte, dans les pays du Sud. En se référant à des données
récentes, il confirme le taux important de pénétration du téléphone portable et du smartphone en Afrique.
Les usages du numérique via des supports mobiles permettraient par exemple, de façon non exhaustive,
de pallier le manque de ressources éducatives papier, d’éduquer les enfants dans les zones de guerre ou
encore de proposer des formations professionnelles pour les apprenants du secteur informel.
Dans le chapitre suivant, Béatrice Drot-Delange présente le cas de l’éducation au numérique. Celle-ci a
pour principal objet la transmission d’une culture numérique. Cette culture, comme l’auteure l’indique, est
liée à une demande sociale, notamment dans le but de protéger les individus face à une accélération du
développement des technologies numériques. Elle doit d’après elle être également considérée comme
une éducation citoyenne. Cette culture s’est développée parallèlement à la culture informatique qui, elle,
est liée à l’algorithmie ou encore à la programmation et son avatar actuel, le codage. À l’heure d’Internet
dans les processus de développement des citoyens, il semblerait donc vain, d’après l’auteure, de chercher
à séparer éducation au numérique et éducation à l’informatique.
Dans le chapitre 12 Éric Bruillard revient sur les origines des réflexions qui ont été menées afin de faire le
lien entre apprentissage du numérique et évaluation ou certification des compétences. En France c’est
dès 2000 que l’on trouve dans le Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale ce désir de mettre en place ce
qui deviendra le Brevet Informatique et Internet (B2I) au primaire puis au secondaire, actuellement la
plateforme d’évaluation PIX. Il montre à la fois que ce n’est pas uniquement un projet français mais qu’il
s’inscrit dans une dynamique européenne comme par exemple le JRC’s Learning and Skills project.
L’auteur présente également dans ce chapitre les outils, comme GiBii, qui en France ont permis de gérer